Carnet de route - Chapitre 3
Du Portugal à Porto Santo dans l'archipel de Madère...

 
 
 


Le journal de bord continue. Voila un premier jet des derniers jours...

  L'arrivée au Portugal : Viana Do Castello
 

Nous partîmes donc des îles CIES, non pas 500 mais en compagnie de Moana, comme prévu le lendemain dans le brouillard le plus total. De ces petits matins où l'on doute que le jour ce soit déjà levé, où comme nos ancêtres les plus lointains on se demande si le soleil reviendra un jour et où les technologies les plus modernes à l'image du radar nous réchauffent le cour et nous rassurent drôlement .

Le départ sous pétole se fait au moteur, Moana quelques miles devant nous. Nous avons une 30aine de miles à faire pour notre prochain port, le premier au Portugal Viana dho Castello. Au bout de quelques heures le brouillard se lève un peu et nous décidons de profiter du beau temps pour mettre les voiles, le moteur ça va un peu mais point trop n'en faut. Nous nous traînons donc une partie de la matinée et de l'après-midi mais au soleil et dans la bonne humeur générale. Et, ô surprise, alors que nous ne sommes plus qu'à 1 ou 2 miles de l'arrivée le vent se lève et nous procure des sensations jusque là oubliées de vraie voile ! Nous décidons donc de profiter de cette aubaine jusqu'au bout et faisons une entrée dans la rivière qui mène au port à plus de 8 nouds, un vrai bonheur !

Nous retrouvons là bas Moana qui ayant tout fait au moteur est arrivé largement avant nous. Nous restons 24h à Viana, une petite ville très sympa qui nous a séduite mais le port nous séduit bien moins. Par son prix d'abord et puis par l'emplacement moyen réservé aux catas et enfin et surtout par les moustiques qui nous prenant totalement par surprise nous ont assaillis toute la nuit (surtout semble-t-il Pascal et moi) au point de ne plus vouloir passer une
nuit supplémentaire sur place.

Nous profitons de la matinée du lendemain pour flâner et visiter bien sûr le café internet. Nous en profitons également pour goûter aux gâteaux portugais qui doivent être bien bons vu le nombre de pâtisseries rencontrées. Et en effet celles-ci sont délicieuses ! Petite frayeur car nous « égarons » Basile dans la ville . pour la première fois mais pas la dernière. Heureusement nous le retrouvons mais la Maman est un peu affectée (émotionnée) par l'épisode. La ville est aussi étonnante par le nombre de personnes y parlant français dans la rue qui contraste étrangement avec le peu de personnes le parlant dans les commerces ! En fait, en ville la plupart des francophones sont d'origine portugaise et on les voit souvent se promener à plusieurs générations et passer d'une langue à l'autre selon la tranche d'âge à
laquelle ils s'adressent. Nous repartons contents de cette petite escale que Perrine aurait d'ailleurs bien prolongé n'étaient les moustiques !!!

Nous décidons toujours avec Moana d'aller vers Vila Do Conde sur les conseils de Matthias et Annie que nous rencontrons sur le ponton à Viana.

     
  Vila Do Conde
  Départ en début d'après midi donc pour une petite étape qui doit nous mener malheureusement au moteur vers Vila Do Conde.

L'intérêt est de mouiller dans une petite rivière qui longe la ville mais l'arrivée à la nuit tombante dans un cadre que nous jugeons peu accueillant nous laisse présager du pire et nous doutons un instant de notre choix. Les enfants eux sont ravis de leur journée, ils ont pêché près de 20 maquereaux en 1 ou 2 heures (et bien sûr emmêlé la ligne) ! D'ailleurs nous nous lançons le soir même dans des beignets et un pain de maquereaux tout à fait réussis .

Le lendemain nous prenons bien le temps de visiter cette petite ville qui ne paye pas de mine mais qui se révèle très riche en coins sympas, ruelles diverses et églises très belles. Nous y passons un très bon moment, merci donc à Matthias et Annie ! Avant de repartir encore une fois dans l'après-midi pour une nouvelle petite étape vers Leixoes autrement dit la banlieue de Porto.

Peu de vent encore . mais nous en profitons pour nous baigner -maigre onsolation- au milieu du parcours en pleine mer.
  Leixoes (près de Porto)
  Leixoes est le port de plaisance de Porto mais la ville est très bien desservie par des bus fréquents et rapides bien que légèrement brusques dans leur conduite !

Nous sommes complètement tombés sous le charme de Porto, de ses ruelles colorées et escarpées, de sa relativement petite taille qui permet d'en découvrir tous les charmes à pied. Nous avons donc sillonné la ville avec nos « boulets », enthousiastes à l'idée de marcher quelques heures juste pour le plaisir vous vous en doutez !

Mais la promesse d'une glace en fin de parcours, désormais devenue un passage obligé de chaque promenade, a fait bien des choses pour leur faire tenir le coup. Fantine nous a étonné par son endurance, râlant un peu bien sûr mais nous suivant très bien au total. Sous le soleil mais avec des températures extrêmement agréables nous avons donc marché et profité du bus au retour pour se reposer.

Le dernier jour nous avons tenté la remontée du Douro en bateau rien que pour la magie d'arriver à Porto par la mer. Et ce fut effectivement magique.
  Aveiro
  Puis nous voilà reparti, Moana fidèle au poste et plus matinaux que nous nous devançant d'une heure pour Aveiro.

Une journée de navigation un peu frustrante pour nous car avec un peu de vent (mais pas beaucoup) et au vent arrière, allure que notre bateau n'aime pas beaucoup. Nous avons donc mis plus longtemps que nous n'aurions aimé pour atteindre Aveiro dans l'après-midi.

Mais l'étape a été magique du fait des dauphins. Certes nous en voyons régulièrement avec toujours le même émerveillement d'ailleurs. Mais là ce fut vraiment exceptionnel. Des dizaines de dauphins (30, 40 peut être 50) autour du bateau jouant avec les étraves et avec les vagues devant et autour de nous, sautant devant nous, nous frôlant les pieds .
Une heure de spectacle incroyable, on ne savait plus ou donner de la tête, le sourire béat aux lèvres. Et une expérience inédite d'aller écouter dans les coques les cris des dauphins dans l'eau (meilleur conducteur que l'air pour les bruits).
  Nazaré
  Nous décidons de ne pas nous attarder à Aveiro malgré des lagunes réputées magnifiques car le temps s'annonçait médiocre et nous partons tôt le matin pour Nazaré, une longue étape.
Là, le même scénario se reproduit, nous rongeons notre frein avec un peu de vent arrière que nous ne captons pas bien et un spi asymétrique qui ne veut pas tenir en place mais nous arrivons quand même -de nuit- à nazaré.

Accueillis à la torche par le capitaine du port qui n'ayant plus de place nous met sur une cale de pêcheurs. Evidemment au départ on se méfie de ce bonhomme qui nous fait des signes à la lampe du quai mais il s'avèrera que c'est bien le capitaine - inénarrable- de ce minuscule port. Un anglais en voyage sur son bateau avec sa femme qui paraît-il s'est arrêté là il y a quelques années et n'en est jamais reparti.

A Nazaré, nous avons envie de profiter des belles choses qui nous entourent et de visiter un peu. Nous choisissons Alcobaça, une abbaye magnifique à une quinzaine de kilomètres de là. La gare routière. Le bus. La -longue- visite. L'émerveillement des parents. L'énervement des enfants qui trouvent cela trop long. Le pic nic. Le café internet sur le chemin.

Tout a été réussi dans cette belle journée que nous terminerons par une visite aux hauteurs de Nazaré via le funiculaire. Impressionnant et magnifique mais nous sommes déjà un peu fatigués. Heureusement la glace sur le chemin du retour fait oublier tout cela.

Moana est déjà parti de son côté vers les îles Berlengha et nous les retrouverons plus tard à Lisbonne.
  Sao Martinho do Porto et Obidos
  Nous voilà reparti en fin de journée pour une toute petite étape vers Sao Martinho Do Porto qui se trouve dans une petite baie presque complètement fermée d'où des eaux très chaude mais des entrées et sorties un peu difficiles en cas de houle même par temps calme.

Nous ne rencontrons aucun problème pour rentrer et nous passerons deux nuits très sympas dans ce petit mouillage. Le temps de découvrir ce petit village et son marché. Et le temps d'un aller retour en bus à Obidos, magnifique village médiéval. Même les enfants ont aimé et ont été conquis par ce village préservé certes très touristique.
Seul peut être Basile en gardera-t-il un souvenir mitigé puisque nous l'y perdons pour la deuxième fois mais tout est bien qui finit bien, nous le retrouverons quand même avant de partir et nous ne raterons pas notre bus.

A Sao Martinho nous faisons la connaissance d'un couple très sympa sur Taulua un tout petit catamaran, Simon et Orit qui nous ont vraiment séduit par leur simplicité et leur joie de vivre.
  Les îles Berlengha
  Nous repartons quand même pour les îles Berlengha (suivis par Taulua) où pour la première nous avons un problème de mouillage.
Non, nous ne dérapons pas. Au contraire, nous sommes coincés dans quelque chose. Evidemment nous n'avions pas mis d'orin. Et bien sûr le fond est à plus de 15 mètres . En attendant de trouver une solution, nous dormons bien, surs de ne pas déraper !

Et le lendemain, la solution vient d'elle même. A peine sommes nous levés que nous voyons un bateau de plongée se mettre à une bouée proche de nous. Cela s'impose, nous allons leur demander un coup de main qu'ils nous fournissent bien volontiers à l'issue de leur plongée. En effet, notre ancre était prise dans une très grosse ancre qui gisait là au fond. Ils nous la décrochent et le tour est joué. Ouf ! Nous pouvons alors aller faire un tour à terre sur l'île.

Entre-temps un bateau français avec une jeune fille de l'âge de Gaëlle est arrivée. C'est Nereus. Et c'est l'excitation à bord de Malo Ciao ! Nous invitons Pierre, Nadia et leur fille Lise (14 ans) et le petit Paul (3 ans) à bord pour l'apéro et passons un bon moment. Gaëlle et Lise sont ravies de faire connaissance.
  Cascais et Lisbonne
  Nous partons le lendemain un peu après Nereus, cap sur Lisbonne ou plutôt Cascais, le port de plaisance de Lisbonne.

Encore une journée de nav un peu frustrante, toujours avec les mêmes conditions sauf les deux ou trois derniers miles où il y a eu bon vent ! Nous mouillons entre Nereus et Moana et Taulua arrive juste après qui ne se met pas loin. Nous ne sommes pas perdus !

Nous allons passer quelques jours à ce mouillage le temps de visiter un peu Lisbonne qui est magnifique également, de goûter aux excellentes pâtisseries de Belem, d'être époustouflés par la finesse du cloître de l'abbaye de San Geronimo, de tout connaître sur les grands explorateurs portugais (ahhhhhhhh, l'âge d'or du Portugal que les portugais n'en finissent pas de regretter !) et de laisser passer une dépression qui nous amène du mauvais temps et des vents contraires pour un départ vers Madeire.

Nous remontons là aussi le fleuve (le Tage cette fois ci) jusqu' à Lisbonne pour voir la capitale du fleuve. Nous nous y arrêtons pour la nuit d'ailleurs avant d'envisager de partir pour Madeire, de tenter le départ même puis d'y renoncer au profit du massif de Arrabida pour cause de gros brouillard et vent inexistant. Une sage décision mais il est vrai qu'il est parfois difficile d'attendre que les conditions soient vraiment favorables quand on a décidé de partir et que l'on se voit « retardé » 1 puis 2 puis 3 jours .
     
  La rentrée des classes

 


Le 31 aout : C'est le premier jour d'école ;

Nous avons décidé de commencer aujourd'hui car nous faisons face à une pause un peu forcée faute de vent ; nous sommes encore au Portugal, à la veille de partir pour Madère.

Nous nous demandons encore comment cette expérience là va se passer ! Perrine
est très motivée, c'est elle qui a le plus de fibres à transmettre explicitement du savoir aux enfants ; quant à moi, je suis également motivé notamment pour essayer de faire de ces moments des moments vivants, motivants pour les enfants et enrichissants pour nous tous, en essayant aussi de faire ressortir du sens de ces leçons scolaires.

Sur l'organisation de ces moments nous pensons faire l'école tous les matins possibles et relâche pour des excursions, visites, ou navigations trop mouvementées.

  La traversée vers Madère
 


Le 1er septembre: Ca y est nous sommes enfin partis pour Madère.

Voilà plusieurs jours que nous rongeons notre frein, prenant notre mal en patience puisque nous sommes dépendants des éléments naturels et que ceux ci avaient décidés successivement de nous donner du vent de face puis très faibles . Ce qui nous a donné l'occasion de voir Lisbonne un peu plus que prévu (mais cela mérite bien plus encore) et de découvrir le joli mouillage de Portinho da Arrabida.

Le 1er septembre au matin nous décidons d'aller refaire un plein de frais à Sesimbra tout proche de Portinho da Arribida et de partir vers le cap Saint Vincent doucement quitte à y faire une halte si le vent ne montrait décidément pas le bout de son nez. Héroïquement nous gardions le moral malgré le brouillard à couper au couteau du matin et la pétole.

Arrivés à Sesimbra une bonne surprise nous attendait : le brouillard qui se déchire, les joies d'un dernier bain délicieux et surtout, surtout, le vent qui se lève, en plus dans la -plutôt- bonne direction : Ouest. Du vent, du vrai vent, bien plus que nous
n'en avions vu depuis longtemps et nous levons l'ancre, partant à la voile et retrouvant les délices de l'eau qui glisse le long de la coque et des longs sillages d'écumes derrière le bateau, de l'anémo qui revient vers les deux chiffres (10 - 15 nouds soit 3 - 4 beaufort, pas encore la tempête !), le plaisir également du loch qui indique 6 puis 7 voire même 8 ou 9 noeuds !

Beau temps, vent, Malo Ciao file sur les flots et notre moral remonte en flèche. Alors la décision est vite prise, avec un vent comme ça et les prévisions entendues sur Monaco Radio et RFI, de partir sur l'archipel de Madère ! La mer est un peu agitée mais tout le monde le supporte très bien, chacun étant plus ou moins barbouillé. La première après-midi de nav est même consacré au travail scolaire !

Puis c'est l'organisation des quarts :

  • 9 h - 10 h potentiellement Gaëlle quand elle se sentira moins barbouillée et
    fatiguée (en fait pas ce ne sera pas le cas sur cette traversée là)
  • 10h - 2h Perrine
  • 2h - 3 h Basile (avec Pascal qui dort dans le carré) ; sauf si on n'arrive
    décidément pas à le réveiller
  • 3h - 6h30 Pascal
  • 6h30 - . Perrine

La première nuit se passe délicieusement bien. Nous jouissons du calme retrouvé de la mer (quoique très bruyante) et de la solitude ; du bonheur d'observer tranquillement les étoiles qui nous suivent et nous guident et celui de voir Mars briller d'une aura particulière ces jours-ci.

L'agréable sensation de fatigue (parfois dure quand même) quand on sait qu'à l'issue du quart on pourra sombrer dans un bienheureux sommeil réparateur (quoique mouvementé quand même).

La traversée se passe bien et vite (3 jours) et est bien rythmée par les siestes fréquentes des hommes et femmes de quart, la demi-heure de game boy quotidienne (de 17 à 17h30), et surtout les mini-évènements que sont les prises de poissons, rythmés par les cris de Jonas en général notre surveillant en chef des lignes ! Nous en pêchons beaucoup, vraiment beaucoup et particulièrement des daurades coriphènes (dont une qui mesurait un mètre et pesait 7 kilos! des photos suivent à l'appui !!!) au point que nous avons presque du mal à en venir à bout. Mais c'est compter sans l'ingéniosité de Pascal ou « comment faire aimer le poisson aux enfants ». Alors qu'à Paris ils n'en raffolent pas (c'est une litote) alors qu'ici les poissons ne sont même pas rectangles et surgelés, alors qu'ils ont assisté au spectacle du vidage de ces mêmes poissons quelques heures plus tôt nous avons quand même trouvé la recette : faire ces poissons en nuggets ou pannés. Ca marche à tous les coups (on se croirait presque au Mac do et c'est même meilleur !). Du coup tout le monde en redemande. Il faut dire que la daurade coriphène c'est le luxe du poisson et c'est une chair vraiment délicieuse et fine. Bref, avec un peu
d'inventivité, on arrive à tout.

Les garçons (surtout Pascal et Basile) sont passés maîtres dans l'art de vider les poissons et de faire les filets. Jonas l'a fait une fois et a du mal à recommencer. Les filles ont juré de s'y mettre un jour prochain !


 

L'île de Porto Santo

  Le 5 septembre : Nous sommes à présent dans l'archipel de Madère, sur l'île de Porto Santo.

C'est une petite île volcanique avec de très belles plages de sable blanc, des petits volcans désertiques et une jolie petite ville qui a été autrefois eu l'illustre Christophe Colomb, italien de naissance, comme habitant de marque (Il s'était marié avec la fille du gouverneur).

Nous pensons rester deux ou trois jours ici avant de nous rendre à Madère où nous resterons une dizaine de jours. La mer est délicieuse chaude et claire. Nous pêchons du bateau ( hier nous avons attrapé une sole au harpon).

Nous continuons l'école -le matin- qui a commencé la semaine dernière ; nous n'avons pas encore trouvé le rythme des 4 heures par jour souhaitées. On pense
y arriver lorsque nous aurons reçu tous les cours du Cned à Madère donc.

Nous avons assisté ce week-end à des fêtes à Porto Santo : association de fêtes païennes et religieuses ; danses folkloriques et salon nautique d'un côté, fête de notre dame de la piété et procession de l'autre. Ce fut très local et coloré, très sympa et émouvant parfois. Vrai en tout cas

 





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Cette croisière est aussi l'occasion de rencontrer d'autres gens ; les enfants sont de bons ambassadeurs ; ils sont en plus très contents de rencontrer des copains.
Pour nous c'est l'occasion de rencontrer des gens souvent passionnés ; l'occasion de les inviter à bord et déguster les bonnes spécialités locales que sont le Madère, le Porto. et autres tapas (olives les jambons crus.).